Depuis toujours, la fameuse place et sa fontaine forment un lieu de vie privilégié des Forcalquiérens. Dans le passé, elle permettait aux ménagères d’y faire leur linge ou d’y tirer de l’eau. Aujourd’hui, habitants et visiteurs s’y mélangent pendant les longues soirées d’été.
Au cœur de la vieille ville, la place Saint-Michel est l’une des places les plus animées du Pays de Forcalquier. Ornée de ses façades colorées, elle est depuis des siècles le point de rencontre des habitants de la petite cité.
La fontaine du même nom, érigée en 1511 pour apporter l’eau courante en ville, devient célèbre grâce à son tronc central qui représente de curieuses scènes sculptées. Vous reconnaîtrez peut-être Saint-Michel qui cherche à écraser ses vices, représentés ici par un dragon.
En été, la place Saint-Michel constitue un lieu de rassemblement animé où les habitants et les visiteurs se mélangent pour profiter des concerts en plein air ou trinquer autour d’un rosé de Provence bien frais. Une partie du marché provençal du lundi se tient sur cette place, qui perpétue sa tradition remontant au Moyen Âge, où elle accueillait déjà le marché médiéval.
Un adage célèbre dit qu’un village sans fontaine n’a pas d’âme.
Les Provençaux le savent bien. Ici, on dit “Aqui l’aigo es d’or”. En français : “Ici, l’eau est d’or”. Ce célèbre dicton symbolise à lui seul l’importance de l’eau en provence, et donc de ses fontaines : sources de vie.
En cinq siècles, la fontaine Saint-Michel a très peu changé. Construite avec un bassin octogonal, on lui donne un air plus moderne en 1912 en le remplaçant par un bassin rond. Il y avait aussi un lavoir, aujourd’hui disparu, qui permettait aux ménagères de faire la bugade, c’est-à-dire leurs lessives.
En observant les décors de la fontaine de plus près, on aperçoit quatre têtes de dragons qui crachent de l’eau. Ces derniers représentent le mal. En regardant d’encore plus près, entre les griffes des dragons, on aperçoit de curieuses représentations ou chacun peut y aller de son interprétation. En réalité, ce sont des enfants jouant à des jeux populaires de l’époque. On reconnaît le « pète en gueule », c’est-à-dire le saute-mouton, le « bras de fer » ou encore le « croc-en-jambe ».