Forcalquier, plus haut que les Alpes
De l’époque romaine à nos jours, Forcalquier a traversé le temps forte d’une histoire riche et prestigieuse.
Les premières traces de vie humaine en pays de Forcalquier datent du IIIe millénaire av. J.-C., soit la période du Néolithique. Dès la fin du IIe siècle avant notre ère, la romanisation crée la Voie Domitienne, une route qui va de l’Italie à l’Espagne en passant par le pays de Forcalquier.
La ville de Forcalquier est, selon toute probabilité, fondée au VIIe ou au VIIIe siècle. Les populations cherchent à fuir des attaques. Cette colline constitue un lieu parfait pour se protéger. Le nom Forcalquier d’origine provençale provient probablement de cette époque : Fort calcaire car la pente représente une sorte de fort naturel.
C’est entre le XIe et le XIIIe siècle que Forcalquier devient une place forte. Dans un contexte politique complexe, les comtes de Forcalquier en profitent pour ériger leur ville au rang de capitale d’un État indépendant, avec ses souverains, ses lois et sa monnaie qui s’étend des sources de la Durance aux portes de Cavaillon, et dont les villes principales sont Embrun, Gap, Sisteron, Manosque, Pertuis, Apt et Sault. Un mariage alliera finalement les maisons comtales de Forcalquier et de Provence pour réunir les deux États après 1209. Aujourd’hui encore, les vestiges du temps attestent de cette puissance régionale.
Les crises démographiques, les guerres et les pandémies auront des conséquences importantes sur le rayonnement de Forcalquier qui maintient tout de même une attractivité certaine. En 1481, la Provence est annexée à la France, contre le sentiment des Forcalquiérens.
Après la Révolution, le nouveau régime qui trouve de fervents partisans à Forcalquier permet à la commune de devenir sous-préfecture.
En 1851, les Basses-Alpes (ancien nom du département) et Forcalquier en particulier furent très engagés dans la révolte républicaine contre le coup d’État de Napoléon III qui réprima fortement les protagonistes locaux.
La Seconde Guerre mondiale mit encore en lumière Forcalquier et son caractère rebelle. Le territoire fut un haut lieu de la Résistance. Une date symbolise cette époque : le 8 juin 1944, quand 12 hommes venus de plusieurs villages, furent fusillés par les troupes allemandes après avoir pris d’assaut la sous-préfecture occupée par les nazis. Quelques jours auparavant, le samedi 17 mai, le bombardement de la gendarmerie de Forcalquier fait 9 morts.
Depuis le milieu du XXe siècle, Forcalquier n’a cessé de se développer notamment sous l’impulsion de personnalités politiques d’envergure nationale. Toujours sous-préfecture, la ville est réputée pour son attractivité touristique, culturelle et sa qualité de vie. Bourg-centre de la communauté de communes Pays de Forcalquier – Montagne de Lure, la cité comtale impulse dynamique pour les villages alentour et rayonne bien au-delà de son territoire de plus de 10 000 habitants. Forcalquier, joyau de l’architecture provençale se découvre sous tous ses angles : culture, nature, histoire, sport. La petite cité déborde d’énergie et de créativité !
François Mevolhon 1814 – 1815
Joseph Gassaud 1815 – 1819
Jean Jacob 1819 – 1824
Joseph Antiq 1824 – 1830
Louis Martin 1830 – 1832
François Mevolhon 1832 – 1833
André Roustan 1833 – 1840
Joseph Debout 1840 – 1845
Mathieu Esmieu 1845 – 1848
Elzéard Manuel 1848
Josep Denoise 1848 – 1850
Alphonse Roustan 1850 – 1852
Barnabé Savouillan 1852
Hyppolyte Garnier 1852 – 1855
Mathieu Esmieu 1855 – 1861
Christophe Depieds 1861 – 1862
Edouard Pascal 1862 – 1870
Marius Debout 1870 – 1871
Victor Bonnard 1871 – 1874
Eugène D’Erminatis 1874 – 1876
Marius Debout 1876 – 1878
Camille Arnaud (oncle) 1878 – 1881
Camille Arnaud (neveu) 1881 – 1892
Martial Sicard Mai 1892 -août 1923
Pierre Bonierbale 1923 – 1944
Paul Jaubert 1944 – 1947
Léon Espariat 1947 – 1965
Claude Delorme 1965- Janvier 1983
Pierre Michel Janvier 1983 – mars 1983
Pierre Delmar 1983 – 1989
Raymond Franjou 1989 – 1995
Pierre Delmar 1995 – 2001
Christophe Castaner 2001 – 2017
Gérard Avril 2017-2020
David Gehant Depuis 2020
Pourquoi la cité des Quatre Reines
Souverain de Provence et de Forcalquier, le comte Raymond Bérenger V de Barcelone, fils d’Alphonse II, comte de Provence et de Garsende de Sabran, comtesse de Forcalquier se marie avec Béatrice de Savoie. Ils donnent vie à quatre filles. A sa mort en 1245, deux d’entre elles étaient déjà reines, et les deux autres le furent par la suite.
Née en 1221, l’aînée, Marguerite, épouse en 1234, à douze ans, le roi de France Louis IX plus connu sous le nom de Saint-Louis. Elle meurt en Anjou en 1295. La deuxième fille, Eléonore, épouse à quatorze ans, en 1235, Henri III, roi d’Angleterre. Après la mort d’Henri III en 1272, elle se retire dans un monastère et disparaît en 1276. La troisième fille, Sancie, se marie en 1242, à Westminster, Richard, comte de Cornouailles et du Poitou, frère d’Henri III, proclamé roi des Romains et empereur d’Allemagne en 1257 à Aix-la-Chapelle. Enfin, la dernière Béatrix convole en 1246 avec Charles Ier d’Anjou, frère de Saint Louis, qui devint ainsi comte de Provence puis, roi de Naples et des Deux-Siciles.