La défense passive désigne l’ensemble des mesures prises pour protéger la population civile et toutes ressources matérielles des bombardements aériens.
Ces instructions, envoyées aux maires par le biais de circulaires ou de documentations, imposent de nombreuses règles pour l’éclairage, l’alerte, le guet, les signaux d’alerte, la mise à l’abri de la population, la protection individuelle contre les gaz, les formations civiles de défense passive, les formations militaires, les attributions des généraux commandant les subdivisions, et les cas d’attaque aérienne.
Le manquement à ces consignes n’est pas admissible et entraîne un rappel à l’ordre immédiat. Comme en témoigne ce courrier du 15 juin 1940 à M. MORARD gérant de l’immeuble GOTTERO dont l’éclairage n’est pas conforme.
L’organisation
À Forcalquier, comme dans toutes les communes de plus de 2000 habitants la défense passive s’organise en services : commission urbaine, surveillance, alerte, liaison, guet, sanitaires, des blessés, des brancardiers, incendie, équipe mobile, de détection de gaz, de conducteurs d’Ambulances, d’électriciens, de plombiers, et de chefs d’abris.
Son personnel, après avoir été jugé médicalement apte, reçoit un livret, un brassard et un laissé passer. Il est rémunéré au moyen de vacations horaires, dont le tarif varie en fonction de la localité et de l’emploi occupé.
Les Archives municipales conservent la liste des membres de la défense passive. Elle permet connaitre le service de chacun, comme par exemple, Louis BIENAIMÉ au service liaison ou M. Depieds au service alerte, etc.
Les tranchées-abris
La direction de la défense passive homologue les différents types d’abris pour la population civile.
À Forcalquier, 10 tranchées sont construites : 2 tranchées à parois maçonnées et 8 tranchées de circonstance.
Pour ces équipements, les terrains communaux ne suffisent pas et 3 terrains privés sont réquisitionnés.
Les propriétaires MM. AUBERT, ROCHE et NICOLAS sont indemnisés 150 francs et 100 francs par an.
En cas d’alerte les consignes sont claires : la population doit se rendre dans le calme aux tranchées abris et obéir au chef d’ilot, garder le silence, interdiction de fumer, d’allumer une lumière à flamme nue, ou encore de se masser dans les couloirs de l’abri. Aucune sortie n’est autorisée avant la fin de l’alerte.
Si dans certaines communes, la population semble avoir du mal à obéir à ces consignes, le rapport d’alerte en date 8 septembre 1939, montre que les Forcalquiérens sont disciplinés.