La douce place Jeanne d’Arc, est l’une des places les plus atypiques de Forcalquier. En été, elle se métamorphose grâce à d’imposantes plantes grimpantes qui couvrent les façades de ses habitations. Contrairement à la place Saint-Michel, la place Jeanne d’Arc n’accueille ni boutiques, ni cafés ou restaurants. Elle réserve son charme discret aux privilégiés.
Au fil du temps, la place a été renommée plusieurs fois. Elle est d’abord connue sous le nom de place Saint-Pierre, car elle est située à proximité d’une église du même nom, aujourd’hui disparue.
En 1512, on construit une fontaine au centre de la place. A cette époque, elle est décorée sommairement et n’a rien à voir avec Jeanne d’Arc. Elle était bien pratique : on s’y rendait pour laver son linge au lavoir, y rencontrer ses amis.
En 1900, le Maire Martial Sicard, fier républicain, offre à la ville la statue de Jeanne d’Arc qui ornera la fontaine. Cette représentation est évidemment liée à la perte de l’Alsace Lorraine, encore douloureuse pour les français. La statue de Jeanne d’Arc, symboliquement, représente en réalité la volonté de récupération de ce territoire perdu.
Comme souvent dans les villages et ce malgré sa posture hautement symbolique, l’installation de la statue au sommet de la fontaine ne fait pas l’unanimité : Eugène Bernard, poète provençal, termine l’un de ses vers par : …es pas la plaço d’uno fiho. En français : ce n’est pas la place d’une fille.